J’ai travaillé très dur au conservatoire de Lyon. Mon professeur avait un jeu qui m’impressionnait. J’avais terriblement peur de lui et je restais bien 10 minutes derrière la porte avant d’oser frapper pour prendre mon cours.
J’ai rarement entendu jouer aussi bien du violoncelle. Il exigeait beaucoup de ses élèves et pouvait être assez effrayant. Il ne manifestait que très rarement son approbation. Mais au fond, je pense que c’était un homme très doux.
J’ai obtenu la médaille d’or de Lyon à 18 ans.
Ce maître est toujours resté dans mon cœur. Ses performances artistiques et techniques étaient innées, il avait donc du mal à m’expliquer comment arriver au même résultat que lui et ceci a commencé à me poser problème.
Quelques années plus tard, j’ai rencontré un professeur du conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Il m’a enseigné toute la technique pour interpréter et transmettre l’émotion d’une œuvre.
Depuis mes premières années, j’ai cherché à m’approcher du jeu de mon idole, l’irremplaçable Jacqueline Du Pré. Un talent prodigieux, doublé d’une nature musicale exceptionnelle. Cette violoncelliste anglaise jouait avec une musicalité pénétrante et inspirée. Elle possédait une sonorité enchanteresse.